Les minerais  du katanga

Kolwezi, au sud de la République démocratique du Congo, plus de 120 000 creuseurs artisanaux extraient, à mains nues et sans protection, les minerais essentiels à nos téléphones, batteries, voitures électriques et réseaux numériques : cuivre, cobalt, zinc, or. Mais derrière chaque sac de minerai extrait, il y a aussi des femmes. Invisibles dans les galeries, elles paient un lourd tribut à l’industrie minière artisanale.

Ces ressources, vitales pour la transition énergétique en Europe, sont arrachées au sol dans des conditions de travail inhumaines, au cœur d’une économie de survie qui fait vivre près de 600 000 personnes. Les creuseurs opèrent souvent illégalement, sans droits sociaux, ni sécurité, dans une région marquée par les licenciements massifs de Gécamines, l’ex-société minière d’État, et par l’abandon progressif de toute protection sociale.

Cette exploitation n’est pas neuve. Elle s’inscrit dans la longue continuité du pillage colonial, où les richesses du sous-sol congolais servaient déjà les intérêts économiques étrangers, au détriment des populations locales. Aujourd’hui encore, les ressources quittent le pays sans réelle redistribution aux congolais , alimentant nos modes de vie connectés.

Ce reportage a été réalisé en 2015 pour l’ONG Solsoc, en collaboration avec Géraldine Georges.